Excellent article écris par Nicolas Marucci que je me doit de vous faire partager ici concernant le stress Émotionnel En Combat.
Posted by:Nicolas Marucci
Je me souviens avoir vu une vidéo sur internet d’un défi, où un expert international en art martiaux voulant s’affirmé dan un combat de MMA se retrouvait face à un débutant à qui c’était son premier combat et qui était en surpoids de quelques dizaines de kilos.
A ma grande surprise, ce fut le débutant qui prit le combat en mains, dans un combat proche de celui des cours de récréation d’école; un combat de chiffonniers, le maitre désorganisé, désorienté, sans aucune technique, aucune maitrise, sans garde ni condition physique. Que des mouvements parasites et téléphonés. Comment cela peut- il arriver ?
La personne se surestime sur ses capacités qui sont renforcées par son entourage, élèves, médias etc. Il n’a pas appris à faire face à une telle situation qu’il n’a jamais connue. Les seules références qu’il possède sont celles de ses entraînements stéréotypés et le cinéma. Pas d’expérience sportive ni professionnelle, parfois les gens se sentent obligés de s’inventer un passé pour être crédible, lorsqu’ils se rendent compte qu’ils n’ont pas les capacités pour répondre à la situation ils se retrouvent en danger.
On constate qu’une situation inconnue qui peut paraitre dangereuse génère de l’inquiétude voire de la peur et qui peut même, si elle n’est pas contenue, se transformer en panique.
Les émotions intenses comme la peur seront l’élément déclencheur de nôtre système de survie. Ce mécanisme qui va mettre le corps en branle par l’activation de réactions nerveuse et hormonales qui sont destinées à le doper pour le préparer au combat ou a la fuite et qui pourront être positives ou négatives en fonction de la perception que se fait l’individu sur la situation, ainsi que son état physique et psychologique au départ de l’action.
Il en résulte immédiatement des changements physiologiques: les plus perceptibles seront l’augmentation du rythme cardiaque et de la respiration. Un rythme cardiaque de 70 battements par minutes peut grimper rapidement a plus de 180 B.P.M. ce qui influence grandement notre façon de combattre.
Notre système de combat doit être capable de fonctionner avec un rythme cardiaque supérieur a 140 battements / minute. C’est pour cela que l’on privilégie les mouvements simples qui utilisent les grosses masses musculaires de type boxe Thaï; les mouvements fins et complexes sont irréalisables sous stress.
Scientifiquement, on dit qu’à 115 B.P.M., beaucoup de personnes ont une perte de la coordination fine, de la coordination visio-motrice, à 145 B.P.M., une perte de la motricité complexe, à 160 B.P.M., il y a une chute de l’audition, à 175 B.P.M., la pupille est dilatée, un rétrécissement du champ visuel (effet tunnel) et des difficultés de mémoire.
Jim Wagner dans ses cours Protection Personnelle Reality-Based de niveau 2 “Conditionnement au Conflit”, illustre bien la relation entre la fréquence cardiaque et la motricité fine, l’effet tunnel et la confusion mentale, par une série d’applications où il va alterner des exercices cardiovasculaires et du combat, avec de la lecture, de l’écriture et du calcul.
Robert Paturel, conscient des problèmes de mémoire et de ses conséquences lorsque l’on est soumis à un stress en combat a développé un parcours dont il s’est inspiré lors de ses formations au sein du R.A.I.D. Les participants doivent accomplir un circuit, garder une grande lucidité sur l’évolution de la situation, face au gène environnemental, ainsi qu’aux agressions de toutes sortes, collecter des renseignements pour pouvoir les retranscrire à la fin du parcours.
Éric Quequet a créé le CATS (concept d’adaptation tactique en situation), il s’agit de stages de mise en situation, destinés à faire vivre artificiellement aux participants des situations à risque.
Ces stages confrontent les participants à des situations scénarisées qu’ils doivent résoudre sous l’œil de la caméra. Cela leur permet de comprendre les véritables enjeux d’une situation réelle d’affiner leur discernement et leur vigilance afin de ne pas se mettre dans des situations ingérables.
Cela leur permet également de différencier les stress positif et négatif et leurs conséquences physiologiques et psychologiques sur l’organisme, apprendre à le gérer à l’aide d’outils simples à appliquer régulièrement sur vous.